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Délais de paiement: Les opérateurs gardent espoir

29 nov. 2019 L'Economiste

«Bons payeurs à l'extérieur, mais mauvais à l'intérieur». C'est en ces termes que Mehdi Arifi, directeur général Assurance-crédit du Maghreb à Coface, a décrit la situation des délais de paiement au Maroc lors du Business breakfast organisé mardi 26 novembre.

Les  grandes entreprises respectent les délais vis-à-vis de leurs fournisseurs à l'étranger, mais n'hésitent pas à les retarder à l'intérieur. Ils sont à 185,9 jours, un chiffre qui inclut les délais contractuels et les retards! Ce qui nécessite une «prise de conscience et d'équité de traitement des fournisseurs».  

Surtout que les retards de paiement sont à l'origine de faillites pour les très petites structures. Mais tout n'est pas sombre.  Coface parle de perspectives favorables pour les établissements publics: «les opérateurs anticipent une amélioration suite à la mise en place de la plateforme sur les délais de paiement».

Les opérateurs s'attendent aussi à une évolution positive des délais de paiement des entreprises privées alors que la tendance reste stable pour les multinationales. Globalement, près de la moitié (49%) des entreprises anticipent des délais stables en 2019 et  33% ont prévu un allongement selon l'enquête Coface. Des résultats jugés cohérents avec l'évolution de l'environnement économique puisque 47% des opérateurs approchés par l'enquête Coface parlent d’une conjoncture relativement stable et 13% sont plutôt optimistes.

La majorité des entreprises opte pour un accord à l'amiable en cas de retard de paiement (42,9). Plus de 31,4% des fournisseurs estiment que l'arrêt des livraisons reste la mesure la plus efficace, 9,7% recourent à un médiateur ou un assureur crédit et autant optent pour une procédure judiciaire. Même si les retards de paiement asphyxient la trésorerie des entreprises, voire l'économie, la majorité des entreprises n'applique pas les pénalités en cas de retard. 80% sont dans ce cas.

Par ailleurs, le directeur général Assurance-crédit du Maghreb à Coface est revenu sur la croissance attendue cette année en Afrique: 3,5%. Un niveau insuffisant et qui tient surtout à l'environnement extérieur avec la montée du protectionnisme. Cette montée a coûté un point de croissance au continent.

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