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Défaillances d’entreprises: Le Maroc toujours sous la menace

13 janv. 2020 L'Economiste

En dépit de la multiplication des alertes, le risque d’impayés se renforce. La nouvelle cartographie 2020 d’Euler Hermes sur les défaillances d’entreprises dans le monde le confirme. Avec des pays comme la Chine  (+10%), la Bulgarie (+8%), l’Irlande (+5%), l’Espagne ou encore la Turquie (+5%), le Maroc (+5%) figure sur la liste des pays où la situation se  détériore fortement. Cette hausse est significative, mais reste moins importante que la situation établie en 2019 (+7%).

Pour les TPE et les PME, les années passent mais se ressemblent, comme avaient tenu à le rappeler les participants à la 7e édition de l’Observatoire international du commerce, organisé par le groupe d’assurance-crédit en nombre 2019.  Fins de mois difficiles et tendues constituent leur premier souci. Les experts avaient annoncé lors de la rencontre que le seuil de 9.000 faillites serait atteint cette année au Maroc.

Aux secteurs historiquement sinistrés (construction, distribution de matériaux de construction, textile…) se sont rajoutés nombre de secteurs et sous-secteurs de plus en plus vulnérables. C’est le cas notamment de la distribution de matériel informatique et de biens d’équipement. Vu l’importance de disposer d’une source de données fiable, la CGEM publiera bientôt ses propres indicateurs en matière de délais de paiement interentreprises.

La confédération patronale a signé, lundi 6 janvier, une convention de partenariat avec Inforisk Dun & Bradstreet. Selon les estimations Inforisk, le montant d’impayés s’élève à plus de 423 milliards de DH. Soit environ 40% du PIB en chiffre d’affaires à récupérer par le privé (cf. L’Economiste du 08/01/2020).

Au niveau mondial, le tableau n’est guère meilleur. En 2019, les défaillances d’entreprises ont crû de 9%, soit une 3e année consécutive de hausse. En cause, une forte croissance de ce phénomène constatée en Chine (+20%) et une inversion de tendance en Europe de l’Ouest (+2%) et en Amérique du Nord (+3%). Selon les experts d’Euler Hermes, cette tendance inquiétante est due à la combinaison de deux facteurs.

Premièrement, l’installation durable d’une dynamique de croissance économique faible, notamment dans les économies avancées et dans le secteur industriel. Deuxièmement, les effets des conflits commerciaux, des incertitudes politiques et des tensions sociales.

En 2020, les politiques monétaires devraient rester accommodantes. Mais cela ne sera pas suffisant pour compenser une demande plus faible, une concurrence par les prix plus féroce et des coûts de production plus élevés (notamment les salaires).
En conséquence, pour la 4e année consécutive, les défaillances d’entreprises dans le monde devraient à nouveau croître (+6%).

L’Asie sera toujours le principal contributeur de cette hausse (+8%), avec une situation particulièrement inquiétante en Chine (+10%) et en Inde (+11%). En Europe de l’Ouest, le ralentissement économique pèsera également. Les faillites devraient y croître de 3% cette année, avec des pics à prévoir en Espagne (+5%), en Italie (+4%), en Allemagne et au Royaume-Uni (+3%).

In fine, les défaillances d’entreprises devraient croître dans 4 pays sur 5 en 2020 (2 pays sur 3 en 2019). Le risque d’impayés se renforce encore, et de manière généralisée. Les exportateurs devront faire preuve de prudence cette année pour ne pas mettre en péril leur trésorerie et leur activité.

A l’échelle mondiale, le nombre de défaillances de grandes entreprises (entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros) sur les 9 premiers mois de 2019 est resté stable par rapport aux 9 premiers mois de 2018 (249 cas constatés). En revanche, la sévérité de ces défaillances a fortement crû. Le chiffre d’affaires cumulé des grandes entreprises défaillantes a augmenté de 39,1 milliards d’euros en 2019, pour atteindre désormais 145,2 milliards.

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