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Décélération de la croissance nationale à 0,1% au premier trimestre

2 juil. 2020 Libération

Selon l’arrêté des comptes nationaux, le taux de croissance s’est établi à 0,1% au cours des trois premiers mois de l’année, au lieu de 2,8% durant la même période de l’année précédente.

La croissance a été impactée par le ralentissement des activités non agricoles et la baisse des activités agricoles, a indiqué le Haut- commissariat au plan (HCP), soulignant un contexte marqué par une baisse d’inflation et une augmentation du besoin de financement de l’économie nationale.

Dans une note d’information sur la situation économique nationale au premier trimestre, le HCP a constaté que « la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a enregistré une baisse de 4% en volume au cours du premier trimestre de l’année 2020, au lieu de 3,4% réalisée durant la même période en 
2019 ».

D’après l’institution publique, ce recul résulte de la baisse de l’activité de l’agriculture de 5% au lieu de 5,9% une année auparavant, et de l’accroissement de celle de la pêche de 5,2% au lieu de 20,9%.

Notons qu’au cours de la même période, « la valeur ajoutée du secteur secondaire, en volume, a connu un net ralentissement de son taux d’accroissement passant de 4,7% le même trimestre de l’année précédente à 0,2% », a également relevé le Haut-commissariat de même source.

Cette évolution résulte du ralentissement du rythme d’accroissement des valeurs ajoutées du bâtiment et travaux publics de 1% au lieu de 1,7% et des industries de transformation de 0,6% au lieu de 2,9%, a-t-elle expliqué.

A en croire l’institution, le recul du taux d’accroissement de la VA de ce secteur est aussi dû à la baisse de celles de l’industrie d’extraction de 0,4% au lieu d’une hausse de 5,4% et de l’électricité et eau de 3,4% au lieu d’une hausse de 21,8%.

Concernant la valeur ajoutée du secteur tertiaire, les données recueillies par le HCP montrent que son taux a connu un ralentissement, passant de 3,7% au premier trimestre à 1,2% durant la même période de l’année précédente

Cette variation s’explique par la hausse des valeurs ajoutées des services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale de 5,8% au lieu de 4,3%; des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale de 3% au lieu de 1,5% ; des services financiers et assurances de 1,8% au lieu de 4,6%; des postes et télécommunications de 1,1% au lieu de 1,5% et des services rendus aux ménages et aux entreprises de 0,5% au lieu de 4,5%.

Selon le Haut-commissariat, cette évolution est aussi attribuée à la baisse de celles des hôtels et restaurants de 7% au lieu d’une hausse de 2,9%; des transports de 2,6% au lieu d’une hausse de 6,4% et du commerce de 0,4% au lieu d’une hausse de 3%.
En fin de compte, « la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu un net ralentissement passant de 4,3% au premier trimestre 2019 à 0,9% », a déduit le HCP soulignant en conséquence que le Produit intérieur brut (PIB) en volume s’est accru de 0,1% durant le premier trimestre 2020 au lieu de 2,8% l’année précédente. Ce, alors que les impôts sur les produits nets des subventions ont baissé de 0,7% au lieu d’une hausse de 1,4%.
Soulignons qu’aux prix courants, le PIB a connu une hausse de 0,4% au lieu de 4,1% une année auparavant, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 0,3% au lieu de 1,3%, selon le HCP.

Concernant la demande intérieure, l’arrêté des comptes nationaux a fait ressortir un accroissement à 0,6% au premier trimestre 2020 au lieu de 0,8% la même période de l’année précédente. Sa contribution à la croissance économique nationale est ainsi passée de 0,8 point à 0,6 point.

S’agissant des échanges extérieurs, le HCP a relevé une contribution négative à la croissance située à -0,5 point au lieu d’une contribution positive de 2 points le même trimestre de l’année précédente.

Dans ce registre, soulignons que « les exportations de biens et services ont affiché une baisse de 4,4% durant le premier trimestre 2020 au lieu d’une hausse de 6,5% une année auparavant. (Tandis que) les importations ont connu une baisse de 2,4% au lieu d’une hausse de 1,1% », a indiqué le Haut-commissariat.

Toujours selon l’arrêté des comptes nationaux, le revenu national brut disponible a connu une baisse de 0,1% au premier trimestre 2020 au lieu d’une hausse de 3,4% une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 25,4% du PIB au lieu de 28,2% tandis que l’investissement brut a représenté 30,6% du PIB au lieu de 32,7% durant le même trimestre de l’année précédente.

Ainsi, « le besoin de financement de l’économie nationale s’est aggravé par rapport au premier trimestre 2019 passant de 4,5% du PIB à 5,1% », a conclu le Haut-commissariat.

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