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Contribution sociale. La vision du patronat.

27 nov. 2020 L'Observateur du Maroc

Les patrons des entreprises semblent prêts à mettre la main à la pâte et expriment leur adhésion au projet de la contribution sociale de solidarité prévue dans le cadre du plf2021

«Nous adhérons complètement au sujet de la contribution sociale de solidarité, surtout en cette période de crise sans précédent », lance d’emblée le président de la CGEM, Chakib Alj lors d’une rencontre avec le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, portant sur « la loi de finances 2021 face à l’impératif de la relance ».  Alj ajoute par ailleurs que « le mode de financement de cette contribution, qui correspond à une ponction sur les revenus et les résultats, ne peut être maintenu au-delà de cette année 2021, au risque de voir se creuser davantage le fossé qui sépare les entreprises citoyennes de celles qui se développent dans l’informel ». Le patron des patrons préconise un élargissement de l’assiette et une révision des taux en concertation avec les fédérations concernées. Il précise aussi qu’une évaluation des retombées de cette mesure sur le tissu économique serait nécessaire.

Les 5 priorités du patronat

Pour la relance, la CGEM a formulé ses recommandations pour l’élaboration de ce PLF 2021. Chakib Alj est catégorique. Pour lui, la relance économique ne peut être effective que si la Loi de Finances 2021 tient compte des besoins vitaux de l’Entreprise.  «Cet exercice n’est pas facile cette année, en raison de la crise inédite qui a tiré tous les indicateurs vers le bas – notamment la dette du trésor qui atteindra 76% du PIB à fin 2020 au lieu de 65% un an auparavant, mais aussi en raison des impératifs qui s’imposent à nous en termes de soutien aux entreprises, notamment les TPME, sachant que 2019 était aussi une année extrêmement difficile », détaille le patron des patrons. La confédération a donc placé 5 priorités pour répondre aux besoins des entreprises. «Tout d’abord, nous avons adressé le volet social qui est capital pour nous et qui représente une part importante de nos recommandations. Sans la préservation des emplois et donc du pouvoir d’achat, l’équilibre économique ne pourra être maintenu », souligne Chakib Alj.  L’encouragement des recrutements et la stimulation de la demande sont aussi au cœur des propositions.

«Nous sommes satisfaits de voir que la Commission des Finances de la Première Chambre a non seulement retenu la mesure d’exonération de l’IR pour toute première embauche, mais elle a aussi relevé la durée du bénéfice de cette exonération à 36 mois et l’âge du salarié à 35 ans », insiste le président de la CGEM. Autre priorité des patrons, le soutien des acteurs encore en activité. Les résultats de la troisième enquête de la CGEM, dont 85% des répondants sont des TPME, montrent que malgré l’ampleur de la crise, 68% des entreprises répondantes ont maintenu la totalité de leurs salariés. Pour assurer la survie de ces acteurs, la CGEM recommande ainsi le maintien de la commande publique au même niveau que celui de 2020 et l’accélération de la capitalisation des entreprises. Pour  faire émerger une nouvelle génération d’entreprises solides et compétitives qui pourra porter les projets industriels, notamment ceux de substitution aux importations et le “Made in Morocco”, il est primordial, selon la CGEM, d’alléger les conditions de structuration et d’apports en capital. «Nous saluons, à ce titre, la mesure adoptée par la Commission des Finances qui acte la réduction du droit d’enregistrement de 1 à 0,5% pour les actes de constitution ou d’augmentation de capital des sociétés. Par ailleurs, nous sommes dans l’attente de l’approbation de notre proposition relative à la suppression des droits d’enregistrement sur les opérations de financement des entreprises », note Chakib Alj. Et pour renflouer la trésorerie des entreprises, la CGEM insiste sur la nécessité de recouvrer les créances dues par l’État, avant de s’orienter vers d’autres financements. Pour cela, la réforme de la TVA est un impératif majeur et urgent, pour les patrons. Le renforcement de la confiance avec l’Administration figure aussi parmi les priorités du patronat qui appelle à une simplification des relations actuelles et une révision des procédures de contrôles, dans le but de permettre à l’entreprise de se concentrer sur sa mission première de création d’emploi et de valeur.

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